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GFX
Jeffrey Sherman , Deputy Chief Investment Officer, DoubleLine®

Jeffrey Sherman: Nous croyons que l’analyse macroéconomique constitue la meilleure façon de gérer un portefeuille de titres à revenu fixe. Il faut donc être en mesure de prévoir la croissance du PIB, la direction de l’inflation, les données sur la fabrication ou le chômage, en tentant de comprendre l’économie dans son ensemble. Vous constaterez donc que nos portefeuilles font l’objet d’une rotation uniquement quand nous observons une évolution dans la dynamique sectorielle. Ces changements concernent évidemment les prix et il s’agit alors de cerner le bassin d’occasions. Mais il est très important de ne pas modifier nos perspectives macroéconomiques sur une base quotidienne.

La souplesse de l’univers des titres à revenu fixe nous permet d’abord d’adopter une approche non fondée sur un indice. Au cours des dernières années, nous avons observé une accumulation des titres de créance sur les marchés financiers et donc un report des échéances. Par conséquent, pour nombre d’indices mondiaux, y compris ceux axés sur les États-Unis, sur les marchés obligataires mondiaux, la situation a eu pour effet d’augmenter la sensibilité aux taux d’intérêt du portefeuille, ce que nous appelons la duration dans l’univers des titres à revenu fixe. Ainsi, ce report des échéances et de la duration a fait en sorte que ces indices sont devenus plus sensibles aux taux d’intérêt et dans certains cas, plus sensibles que jamais auparavant. Cela dit, la souplesse et le fait que nous ne nous fondons pas sur les indices pour définir le risque lié aux placements d’un investisseur nous permettent de réduire la sensibilité aux taux d’intérêt d’un portefeuille de titres à revenu fixe.

À l’heure actuelle, je crois également que les occasions consistent en partie à éviter certains segments du marché. Nous constatons que le marché des obligations de sociétés américaines connaît actuellement certaines difficultés. Cela ne signifie pas que nous ne sommes pas disposés à prendre des risques, mais nous sous-pondérons nettement ce segment par rapport à la pondération habituelle à cette étape du cycle. Et ce n’est pas parce que nous pensons qu’une récession est imminente, mais simplement car les prix ne nous conviennent pas. Comme le dit un vieil adage, dans l’univers des titres à revenu fixe, il n’y a pas de mauvaises obligations, seulement de mauvais prix, et en ce moment, il y a beaucoup de mauvais prix. Nous ne craignons pas les défaillances à l’égard de ces titres, mais nous estimons tout simplement que la récompense est insuffisante. Les segments du marché qui nous intéressent sont ceux qui ont tendance à être davantage axés sur le marché institutionnel, qui ne sont pas faciles d’accès pour les particuliers en général, c’est-à-dire les marchés titrisés ou la mise en commun d’un groupe de titres pour en émettre un seul. Ces titres comportent quelques caractéristiques intéressantes, notamment une durée de vie plus courte et donc, un risque de taux d’intérêt plus faible par rapport à de nombreux titres de créance de sociétés dont la notation est comparable. Nous privilégions toujours les marchés du crédit, et nous ne pensons pas qu’une récession est imminente, mais j’estime que la définition d’un cadre institutionnel et la capacité d’y accéder sont des éléments que notre équipe a su bien faire au cours des dernières décennies et que cette approche unique au marché canadien donne aux investisseurs une autre façon d’accéder aux titres de créance des marchés mondiaux d’aujourd’hui.

Les gestionnaires de portefeuille comptent en moyenne plus de 20 ans d’expérience dans le secteur et nous travaillons ensemble en moyenne depuis 16 ans à prendre ces décisions. Par conséquent, nous nous appuyons non seulement sur l’expertise de nos spécialistes sectoriels, soit les gestionnaires de portefeuille qui assurent la répartition du capital (par exemple, dans l’univers des prêts bancaires, des titres à rendement élevé, ou encore dans les créances immobilières ou les titres du Trésor), mais nous faisons aussi appel à une équipe de répartition des actifs qui vient bonifier ces analyses descendantes. Ainsi, c’est le contexte macroéconomique qui nous permet de déterminer où se situera selon nous le bassin d’occasions ainsi que les risques, pour ensuite en tirer parti, sans égard aux indices de référence obligataires mondiaux.